manifestation de jeunes pour le climat

Durant le confinement , nous avons pu fortuitement reprendre contact avec la nature et nous rendre compte de son rôle essentiel dans nos vies. Une rencontre presque déconcertante, tant nous nous sommes habitués à dominer la Terre. Cette prise de conscience bien relative ferait presque oublier la première grève mondiale pour le climat lancée par le mouvement "Youth for climate" le 15 mars 2019.

Un événement singulier dont on a sans doute mal mesuré la portée et les enjeux, car si l'on a entendu parler des actions de la jeune Greta Thunberg qui ne cesse de lancer des rappels à l’ordre aux puissances publiques "Ouvrez les yeux, le vieux monde n’est plus", c'est l'aspect spectaculaire et qui est mis systématiquement en avant, comme si les questions liées à l’environnement étaient sans importance, comme si tout allait pour le mieux sur la planète Terre, une mise en dérision d'une parole pourtant éminemment importante pour l'avenir de l'humanité, puisqu'elle est portée par les principaux intéressés : les jeunes.

"En tant qu’humain·e·s, en tant que génération présente et future, en tant qu’organisations de jeunesse, climatiques, écologistes et syndicales, nous sommes conscient·e·s que nous faisons partie de la nature tout comme la nature fait partie de nous".

En lisant le manifeste de la jeunesse pour le climat, on comprend le sens profond de cette prise de conscience de la jeunesse et  l'arrivée imminente d'une rupture dans le déroulé de notre civilisation. 
31 organisations nationales de jeunesse co-signent ce manifeste, démontrant ainsi l'ampleur et la profondeur de la mobilisation.

" Atterré·e·s par l'ampleur des catastrophes qui nous menacent et nous affectent déjà, et l'inefficacité patente des politiques entreprises jusqu'alors, nous hurlons. Nous hurlons notre crainte, notre frustration, et notre désespoir, face à l'immensité du défi qui nous revient. Nous hurlons la nécessité d'agir, tout de suite et non demain ou dans dix ans, pour défendre notre droit à l'avenir. Nous hurlons, enfin, que tous les modes d’actions pacifiques sont légitimes pour protéger notre vie".

Le mouvement porte sept revendications :

1. Déclarer l'urgence climatique, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (ce qui implique de réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre de 10 % par an).
2. Créer et appliquer un droit environnemental français, européen et international fort.
3. Inclure dans les parcours scolaires et universitaires un corpus de connaissances relatif aux enjeux environnementaux, afin de conférer à chaque citoyen·ne une conscience écologique.
4.Offrir un droit d’accès commun à tou·te·s pour se nourrir, se loger et se déplacer de manière juste, soutenable et compatible avec la trajectoire 1,5°C.
5. Développer la résilience et l’autonomie des territoires face aux menaces climatiques et pénuries énergétiques.
6. Révolutionner notre modèle de production et consommation alimentaire pour être cohérent avec un monde à 1,5°C.
7. Améliorer la démocratie environnementale et locale.

Un programme très lucide et finalement très humaniste, qui démontre la détermination et la maturité des jeunes sur la question du climat.

Parler de ces mouvements de jeunes, c'est aussi l'occasion de contrarier l'idée tenace que les jeunes ne s'engagent plus, qu'en dehors de leurs smartphones, ils ne s'intéressent à rien. 

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