Ce catalogue biennal est diffusé en ligne sur le site internet de la BDSL, qui valide les demandes des bibliothèques au fur et à mesure de leur réception et accompagne chaque bibliothèque qui le souhaite dans le montage du projet et l’organisation globale de l’évènement.
Comment est né ce dispositif et quand a-t-il été lancé ?
AD : – Tadam ! C’est donc un catalogue de représentations artistiques locales qui permet, lorsqu’une bibliothèque choisit un spectacle, de bénéficier d’une subvention de 50% du coût du spectacle avec les déplacements. Il a été lancé en janvier 2021, dans une période difficile avec le couperet de la crise sanitaire qui ne permettait plus d’organiser ou diffuser des spectacles, ni dans les lieux culturels, ni même à l’école, entre janvier et mai 2021. Ce qui explique que nous avons reçu très peu de demandes de la part des bibliothèques avant juin 2021. A partir de juin, les effets de ce dispositif sont devenus plus visibles avec quatre ou cinq mois de fonctionnement effectif encourageants pour une année aussi anormale.
Le bilan est donc le suivant : entre septembre et décembre, seize représentations ont été subventionnées au profit de douze collectivités, puisque les collectivités peuvent bénéficier de deux spectacles subventionnés par année. Donc 16 spectacles en quelques mois, c’est plutôt pas mal…
Comment sont arrivées les demandes de subvention jusqu’à maintenant ? Sont-elles régulières ou au contraire concentrées dans le temps ?
AD : – En moyenne, nous recevons trois ou quatre demandes par mois, avec au final une programmation dans le temps assez aléatoire. Par exemple, à la Commission permanente du Conseil départemental de février, deux dossiers de subvention seront présentés par la BDSL pour les bibliothèques de Messey-sur-Grosne et Blanzy, pour trois dates programmées au total.
Les dossiers de demande de subvention arrivent de façon irrégulière, au rythme des besoins et des possibilités des bibliothèques et chaque demande doit faire l’objet d’un rapport présenté et voté par la Commission permanente. Le traitement de ces dossiers de subvention occasionne un suivi administratif conséquent…
Est-ce que tous les spectacles proposés dans le catalogue Tadam ! remportent un succès égal auprès des bibliothèques ?
AD : – Certains spectacles ont un peu plus le vent en poupe que d’autres. Il faut dire que quelques compagnies ont un diffuseur qui assure leur promotion par ailleurs. Certaines compagnies sont aussi déjà bien implantées dans le réseau des bibliothèques, comme Caracol qui a déjà une forte notoriété dans le réseau des bibliothèques.
Sur les dix spectacles de ce catalogue, cinq tournent bien. Les autres sont plus rarement programmés, peut-être parce qu’ils sortent plus des sentiers battus et qu’ils représentent un risque plus grand pour les bibliothèques. Les plus prisés sont les spectacles de conte et de marionnettes, et en général, les spectacles jeunes publics. L’approche semble plus compliquée pour le cirque ou les concerts, mais il y en a eu ! Par exemple, Gabriiel, un concert de la Cie Youz à St-Léger-sur-Dheune, ou le spectacle Plus haut, encore plus haut de B-Side Cie à Gergy, je crois…
Globalement, les bibliothèques sollicitant ce dispositif en sont très satisfaites. Il permet de bénéficier de représentations artistiques dans des villages ou petites villes où la bibliothèque est souvent l’épicentre culturel. C’est donc toujours intéressant qu’une programmation culturelle soit portée par les bibliothèques – même si parfois les spectacles se déroulent hors les murs de la bibliothèque, dans un endroit plus approprié pour cette activité, en général dans ce cas, dans la salle communale. Il peut aussi s’agir de collaborations avec une école ou une résidence de personnes âgées.
Ce catalogue est disponible pour deux années 2021 et 2022. Que se passe-t-il ensuite ? Quels sont les projets ?
AD : – On va être amené à proposer une nouvelle version de Tadam ! qui tendra à s’étoffer pour 2022-2024, avec cette fois-ci quinze propositions artistiques, un souci de pluridisciplinarité, un équilibre de styles et des disciplines. Autrement dit, un dispositif « gagnant-gagnant », d’abord pour les bibliothèques qui veulent proposer un ou des spectacles à leurs publics, mais aussi pour les compagnies qui veulent diffuser leurs créations sur le territoire. Avec un vrai souci d’éclectisme et d’équité dans la constitution de ce nouveau catalogue et un seul spectacle par compagnie. Il s’agit de consolider et étoffer le catalogue en lien avec la demande des bibliothécaires d’une plus forte représentation du genre théâtral, plus classique. Et peut-être qu’en 2025, la « version 3 » de Tadam ! comportera aussi quelques propositions d’ateliers artistiques… Mais nous devons d’abord installer le dispositif sur le territoire de la Saône-et-Loire, avec un bilan tout à fait incomplet pour l’instant avec 5 à 6 mois de fonctionnement effectif, alors que nous avons la capacité de subventionner trente spectacles au cours d’une année optimale…
Comment s’effectue le choix des spectacles proposés dans le catalogue ? Quels critères avez-vous défini pour construire Tadam ! ?
AD : – On va ouvrir les portes aux compagnies de Bourgogne-Franche-Comté. Aujourd’hui, sur les dix compagnies présentes dans le catalogue, huit sont implantées en Saône-et-Loire. Demain, elles pourront venir de tout le territoire régional.
Qu’est-ce qui motive cette évolution ?
AD : – Quarante-deux compagnies professionnelles sont domiciliées sur le territoire départemental. De notre côté, nous recherchons des propositions qui répondent à trois critères précis : un coût de cession maximal de 1 000 € pour une représentation, une autonomie technique, et enfin, une forme artistique adaptée au contexte d’une bibliothèque. Le croisement de ces critères donne accès à une offre artistique qu’il nous fait ouvrir à la grande région pour faciliter et diversifier la programmation de ce catalogue.
Concrètement, comment cela se passe-t-il ?
AD : – Sur la base d’un appel à projet lancé sur le site de la BDSL et sur deux réseaux de diffusion : le Lab (Liaison Art Bourgogne) et puis la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Et déjà comme ça, une cinquantaine de dossiers étaient arrivés à la BDSL en 2020… Pour la version 2 de Tadam ! trois semaines de publication de l’appel à projet ont été prévues : du 1er au 18 mars 2022.
Le nouveau catalogue intègrera des précisions sur l’accessibilité des spectacles pour des publics spécifiques (handicap visuel, auditif, tout-petit enfant, etc.). Il est trop tôt pour préciser la forme même du catalogue, on y verra plus clair passé l’appel à candidatures du mois de mars.
Le dispositif comprend-il un volet communication ? En pratique, la BDSL fournit-elle du matériel de communication aux bibliothèques à l’occasion de chaque représentation subventionnée ?
AD : – Pas dans la version actuelle de Tadam ! qui était avant tout une mise en place du dispositif. Mais le prochain catalogue prendra en compte la communication autour des spectacles avec la proposition d’un kit de communication à télécharger sur le site de la BDSL : bandeaux Web, affiches à repiquer, etc.
Le mot de la fin ?
AD : – Il n’y a pas de fin, c’est interminable ! (Rires). On tient un dispositif encourageant pour l’action culturelle du réseau, il y a une demande et ça fonctionne, c’est encourageant...