Don Camillo, personnage truculent incarné par Fernandel n’est pas entièrement né de l’imagination de l’écrivain italien Giovannino Guareschi.

Don Camillo serait un personnage bien réel, de son vrai nom Don Camillo Valota, un homme au fort tempérament doté d'un sens de l'humour prononcé, ordonné prêtre en 1937 à Côme, il devient curé de Frontale, petit village du Nord de l’Italie dont le maire communiste est un certain Peppone.
Arrêté par les Allemands en 1942 pour avoir facilité le passage vers la Suisse voisine à de nombreux juifs et opposants au fascisme de Mussolini, emprisonné au camp de concentration de Fossoli, puis à Mauthausen et à Dachau, il aurait rencontré en détention le journaliste et écrivain Giovanni Guareschi, antifasciste et originaire de la même région que lui, auquel il aurait narré les histoires de sa vie de curé d’un village de montagne (Il y jouait notamment les contrebandiers en faisant passer des victuailles suspendues sous sa soutane). Les récits firent forte impression à l'auteur qui en écrivit une nouvelle humoristique le 23 décembre 1946 dans l’hebdomadaire milanais « Candido » : le succès est immédiat, incitant l’auteur à poursuivre sa série de nouvelles. A la fin de la guerre, Don Camillo Valota accompagna vers la France sa communauté italienne qui y émigrait pour survivre.
Et c’est à ce moment qu’il est devenu prêtre au diocèse d'Autun, officiant durant quarante ans à Montceau-les-Mines et au Creusot (avec un accent italien très prononcé, dit-on) où il s'occupait beaucoup de la communauté italienne, parcourant la région sur son scooter Lambretta, adoré de ses paroissiens. Il était également correspondant du Consulat Général d’Italie de Lyon, pour les démarches et les documents de ses concitoyens.
Il retourna à Bormio en 1988, où il devint aumônier d'une maison de retraite. Don Camillo Valota disait souvent : « Mon corps est en Italie, mais mon cœur est en France ». Il meurt le 2 novembre 1998, dans sa ville natale de Bormio, où il est enterré.

Un livre à découvrir :

Des DVD :

Sur le web :

- Sur le site du Diocèse d’Autun, une page consacrée à Don Camillo Valota

- Le site de l’écrivain Giovannino Guareschi (en italien) : sur lequel nous trouvons un article de Jean-François Bazin sur la légende née autour de Don Camillo Valota : « Le Petit monde Bourguignon de Don Camillo »